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Quiet quitting – démission silencieuse : définition, stratégies et solutions pour les RH
Sommaire - Temps de lecture 2 mn
Depuis la crise sanitaire, les entreprises sont frappées de plein fouet par le phénomène de Quiet quitting ou encore appelé Démission silencieuse.
De quoi s’agit-il ? Comment en détecter les premiers signes et surtout comment un tableau de bord RH performant peut-il y contribuer ? On vous dit tout !
Détectez l’indétectable : comment repérer le Quiet quitting ?
Apparue aux États-unis, la Grande Démission a déferlé sur la France, concernant plus de 37% des salariés (selon l’Enquête IFOP 2022). Sur le 1er trimestre 2022, la France a enregistré ainsi près de 450 000 démissions.
Mais un autre phénomène plus alarmant inquiète les entreprises : le Quiet quitting.
Qu’est-ce que le Quiet quitting ?
Le Quiet quitting ( ou Démission silencieuse) est une tendance des salariés qui restent au sein de l’entreprise, mais se désengagent insidieusement.
Selon l’Institut Gallup, « 72 % des Européens ne sont pas engagés au travail »tandis que 15 % se montrent explicitement désintéressés par leur travail.
Les signaux faibles qui en disent long
Pourquoi ce désengagement ? La pandémie du COVID 19 a complètement bouleversé notre rapport au travail, avec un besoin urgent pour de nombreux salariés de rééquilibrer vie professionnelle et vie personnelle.
Face à une véritable crise de sens et un manque de reconnaissance, ils se disent lassés, démotivés, sans perspective d’évolution, en conflit avec leurs valeurs…
Votre entreprise est-elle touchée par le phénomène de Quiet quitting ? Il ne s’agit pas de repérer des abandons de poste, mais les personnes qui sont désengagées. Autrement dit, celles qui font le strict minimum dans le cadre de leur fonction et s’en tiennent à leur fiche de poste.
Les indices qui ne trompent pas !
Comment identifier les salariés qui s’orientent vers une Démission silencieuse ?
Voici les signes qui doivent vous alerter et peuvent révéler les salariés adeptes du Quiet quitting :
- Ils respectent scrupuleusement les horaires définis dans leur contrat de travail, même lors d’un surcroît ponctuel d’activité.
- Ils priorisent eux-mêmes les tâches quand la direction considère que tout est urgent.
- Ils refusent d’effectuer les tâches d’un collègue qui n’aurait pas été remplacé.
- Ils ont une attitude négative, de l’indifférence ou une baisse d’enthousiasme.
- Ils sont de plus en plus absents sans véritable raison apparente.
Les questions que vous devez vous poser ?
- A-t-on remarqué un changement de ce type de comportement au sein de notre entreprise ?
- Certains salariés font-ils le minimum requis ?
- S’isolent-ils des autres membres de l’équipe ?
- Se mettent-ils en retrait des conversations, activités ou tâches non essentielles ?
- Participent-ils aux réunions, mais sans prendre la parole ?
- Prennent-ils plus de temps que nécessaire pour accomplir leurs missions ?
Soyez particulièrement attentifs à ces comportements de repli professionnel et d’éloignement furtif.
Les outils RH indispensables à connaître
C’est là qu’une bonne gestion des ressources humaines s’avère essentielle. Par exemple, un tableau de bord de gestion RH vous permettra d’analyser la performance de vos équipes (productivité, qualité du travail, retards…), de les évaluer ou encore de mener des enquêtes de satisfaction. Ceci, afin d’identifier plus facilement les changements de comportement.
Pourquoi ne faut-il surtout pas sous-estimer le phénomène de démission silencieuse au travail ?
Perte de productivité, climat de travail détérioré, coût de recrutement pour renforcer les équipes… Selon l’Institut Gallup, le Quiet quitting représente un coût considérable évalué à près de 9 000 milliards de dollars au niveau mondial.
La face cachée de l’iceberg et ses coûts insoupçonnés
Derrière ce chiffre, tout un cortège de dysfonctionnements pour l’entreprise :
- une mauvaise entente entre salariés engagés (seulement 6%) et désengagés qui dégrade le climat social ;
- sans parler de l’absentéisme chronique qui s’installe ;
- ou de la détérioration de l’image de l’entreprise suite au dénigrement pratiqué par les quiet quitters.
L’effet domino sur l’équipe
Le bien-être et la cohésion d’équipe pâtissent également de ce phénomène. Les salariés les plus engagés compensent bien souvent la démotivation des quiet quitters en absorbant une plus grande charge de travail.
Résultat une montée des risques psychosociaux, notamment le risque de burn out, et de nombreux arrêts de travail.
Les enjeux légaux : mieux vaut prévenir que guérir !
Et ce n’est pas tout. Les salariés désengagés sont eux-mêmes exposés à des risques psychosociaux tels que le Bore out (ennui au travail) ou Brown out (perte de sens de son travail : à quoi je sers ?).
Nul n’est besoin de rappeler que le cadre légal vous tient pour responsable de la santé de vos collaborateurs. Selon l’article L 4121-1 à -5 du Code du Travail, tout employeur a l’obligation de ”prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés.”
Quelles sont les méthodes pour anticiper le Quiet quitting ?
Vous l’aurez compris, mieux vaut mettre en place une stratégie de prévention du Quiet quitting. Voici nos recommandations pour ne pas laisser la Démission silencieuse s’insinuer dans votre entreprise.
L’indispensable entretien individuel
Détectez une éventuelle baisse de motivation de vos collaborateurs à l’occasion des entretiens individuels d’évaluation. Ce moment d’échange privilégié vous permet de faire le point avec votre collaborateur sur le travail qu’il a effectué, les difficultés qu’il rencontre, ses envies d’évolution…
Écoutez-le attentivement, laissez-le s’exprimer et échangez autour d’axes d’amélioration.
Des solutions comme notre logiciel Qrew vous permettent d’organiser plus régulièrement et facilement vos entretiens, de manière trimestrielle par exemple.
Les feedbacks, sondages et enquêtes pour prendre le pouls de l’entreprise
98% des collaborateurs qui ne bénéficient pas de feedback se désengagent. D’où la nécessité d’instaurer une culture du feedback au sein de votre organisation.
Le principe ? Pratiquer des feedbacks 360°, constructifs et objectifs pour apporter de la reconnaissance à vos collaborateurs et faciliter leur progression.
Il est également essentiel de mener régulièrement des sondages et enquêtes pour évaluer le taux d’engagement de vos salariés et mettre en place rapidement des actions correctrices. Notre logiciel de gestion RH, Qrew, vous aide à déployer facilement ces actions.
Les incontournables KPIs RH
Parce qu’on ne peut améliorer que ce que l’on peut mesurer, l’utilisation et le suivi rigoureux d’indicateurs rh sont indispensables à la gestion de votre capital humain.
Que surveiller en particulier ? Notre solution GraphiQ vous permet de suivre votre taux d’absentéisme (notamment les absences non signalées), votre taux de turnover, les taux d’engagement et de satisfaction au travail de vos salariés. Il vous alerte en cas de défaillance de l’un de vos indicateurs RH.
Nos 3 conseils pour remédier au phénomène de la démission silencieuse
Si vous avez identifié de la défection et de la démotivation au sein de votre organisation, c’est que vous êtes malheureusement concerné par la démission silencieuse. Mais pas de panique ! Voici quelques conseils :
1. Plébiscitez la communication pour comprendre et endiguer
Il est urgent de rétablir le lien avec vos équipes. À cet effet, renforcez votre dispositif de communication interne :
- Communiquez de manière transparente sur les objectifs de l’entreprise, les réussites, les perspectives d’évolution.
- Communiquez, mais surtout, écoutez. Recueillez leurs besoins via des enquêtes afin de proposer une stratégie RH en adéquation avec leurs attentes et leurs préoccupations.
- Impliquez-les dans la prise de décision quand cela est possible.
2. Mettez en place un plan de rétention efficace
Quand vous connaîtrez enfin les attentes de vos salariés, il sera plus facile de bâtir une stratégie de rétention des talents.
Objectif ? Proposer une expérience collaborateur qualitative. Il s’agit de développer la satisfaction professionnelle de vos salariés afin de les réengager.
À cet effet, instaurez une culture du “care” afin de développer le bien-être des collaborateurs au sein de votre organisation.
Favorisez la cohésion d’équipe, le développement professionnel grâce à une véritable politique de gestion des compétences et de formation continue.
Enfin, répondez à la quête de sens de vos équipes en prenant des engagements forts en matière de responsabilité sociétale et en garantissant l’éthique au travail.
3. Menez des actions correctives sans stigmatiser
Il est important de comprendre que le Quiet quitting est révélateur d’un dysfonctionnement au sein de votre organisation. Alors ne mettez pas au ban vos collaborateurs désengagés. Essayez plutôt de comprendre comment réenchanter leur vie professionnelle. En entretenant une communication régulière, vous pourrez ajuster vos actions en permanence, en concertation avec les partenaires sociaux, dans le cadre d’un dialogue social de qualité.
FAQ
Quel est le profil du quiet quitter ?
- toute heure supplémentaire,
- toute responsabilité ne faisant pas partie de ses attributions,
- toute sollicitation en dehors de ses horaires de travail,
- toute demande d’aide émanant d’un collègue ou d’un supérieur hiérarchique
Le Quiet quitting peut-il faire l’objet de sanction ?
La démission silencieuse n’est pas un abandon de poste. Les salariés concernés par ce comportement ne bâclent pas leur travail. Ils l’exécutent de manière strictement minimale.
Comment développer l'engagement des équipes ?
Proposez une stratégie de rétention des talents basée sur :
- une rémunération juste,
- de la reconnaissance,
- de l’écoute,
- des feedbacks constructifs,
- une montée en compétences,
- des perspectives d’évolution
Article rédigé par Valérie Rilos.