Actualité sociale du 12 juillet 2024
Loi partage de la valeur : publication dâun premier dĂ©cret dâapplication !
Un décret du 29 juin 2024 précise certaines dispositions de la loi n° 2023-1107 du 29 novembre 2023 (dite loi « partage de la valeur ») portant notamment sur :
- lâaffectation de la prime de partage de la valeur (PPV) Ă un plan dâĂ©pargne salariale ou Ă un plan dâĂ©pargne retraite dâentreprise,
- le plan de partage de la valorisation de lâentreprise (PPVE) nouvellement créé,
- les dispositifs dâĂ©pargne salariale.
Le nouveau texte dispose que la demande dâaffectation des sommes attribuĂ©es au titre de la PPV au sein dâun plan dâĂ©pargne salariale doit ĂȘtre formulĂ©e au plus tard dans les 15 jours suivant de la rĂ©ception du document les informant du montant qui leur est attribuĂ© et dont ils peuvent demander le versement.
Les entreprises qui disposent dâun plan dâĂ©pargne salariale doivent Ă©tablir pour chaque somme versĂ©e au titre de la PPV une fiche distincte du bulletin de paie dont le contenu est Ă©numĂ©rĂ© par le dĂ©cret.
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Contrats d’apprentissage et de professionnalisation
Le dĂ©cret n° 2024-631 du 28 juin 2024 renforce les conditions de prise en charge financiĂšre des contrats d’apprentissage et de professionnalisation conclus par des employeurs du secteur privĂ© ou public Ă caractĂšre industriel ou commercial, ainsi que les conditions de dĂ©pĂŽt des contrats d’apprentissage des employeurs du secteur public.
Le dĂ©cret n° 2024-628 du 28 juin 2024 prĂ©cise les conditions de prise en charge financiĂšre et de dĂ©pĂŽt des contrats d’apprentissage transfrontalier.
PĂ©riode d’essai rompue aprĂšs son expiration : licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse
DĂšs lors que l’employeur a rompu la pĂ©riode d’essai aprĂšs l’expiration de celle-ci, le juge du fond a exactement retenu, sans ĂȘtre tenu d’examiner les motifs Ă©noncĂ©s par l’employeur dans la lettre de rupture, que la rupture du contrat de travail s’analysait en un licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse.
Par ailleurs, la clause de non-concurrence prĂ©voyant la possibilitĂ© pour l’employeur de renoncer Ă cette clause par LRAR dans un dĂ©lai de 15 jours maximum aprĂšs la notification de la rupture du contrat de travail, et celui-ci y ayant renoncĂ© par l’envoi d’un courriel, il n’a pas valablement renoncĂ© Ă la clause de non-concurrence.
DĂšs lors que les conditions lĂ©gales sont remplies pour ĂȘtre gĂ©rant de succursale, le code du travail s’applique quelles que soient les Ă©nonciations du contrat
Selon code du travail (art. L. 7321-2), est gérant de succursale toute personne :
- ChargĂ©e, par le chef d’entreprise ou avec son accord, de se mettre Ă la disposition des clients durant le sĂ©jour de ceux-ci dans les locaux ou dĂ©pendances de l’entreprise, en vue de recevoir d’eux des dĂ©pĂŽts de vĂȘtements ou d’autres objets ou de leur rendre des services de toute nature.
- Dont la profession consiste essentiellement :
a) Soit Ă vendre des marchandises de toute nature qui leur sont fournies exclusivement ou presque exclusivement par une seule entreprise, lorsque ces personnes exercent leur profession dans un local fourni ou agréé par cette entreprise et aux conditions et prix imposĂ©s par cette entreprise ;b) Soit Ă recueillir les commandes ou Ă recevoir des marchandises Ă traiter, manutentionner ou transporter, pour le compte d’une seule entreprise, lorsque ces personnes exercent leur profession dans un local fourni ou agrĂ©e par cette entreprise et aux conditions et prix imposĂ©s par cette entreprise.
Il en résulte que, dÚs lors que les conditions sus-énoncées sont réunies, quelles que soient les énonciations du contrat, les dispositions du code du travail sont applicables.
Cass. soc., 3 juillet 2024, n°22-21.916
Contestation du taux d’IPP en cas d’AT/MP : en l’absence de notification rĂ©guliĂšre des voies et dĂ©lais de recours, le dĂ©lai de recours de 2 mois ne court pas
En l’absence de notification rĂ©guliĂšre des voies et dĂ©lais de recours, le dĂ©lai de recours de deux mois, prĂ©vu initialement par l’article R. 143-7 du CSS et dĂ©sormais par l’article R. 142-1-A, III, pour contester la dĂ©cision d’un organisme de sĂ©curitĂ© sociale relative au taux d’incapacitĂ© permanente en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, ne court pas.
En l’espĂšce, la notification de la dĂ©cision contestĂ©e portait mention d’un tribunal incompĂ©tent pour recevoir la requĂȘte, comme n’Ă©tant pas celui dans le ressort duquel se trouvait le siĂšge social de la sociĂ©tĂ©, de sorte qu’elle n’avait pas fait courir le dĂ©lai de recours, et que la sociĂ©tĂ© Ă©tait dĂšs lors recevable Ă contester cette dĂ©cision sans condition de dĂ©lai.
Les IJ versĂ©es au titre de la lĂ©gislation professionnelle doivent ĂȘtre restituĂ©es par l’assurĂ© qui a exercĂ© une activitĂ© sans y avoir Ă©tĂ© expressĂ©ment et prĂ©alablement autorisĂ©
Il rĂ©sulte du CSS, que l’attribution d’indemnitĂ©s journaliĂšres Ă l’assurĂ© se trouvant dans l’incapacitĂ© physique de continuer ou de reprendre le travail est subordonnĂ©e Ă l’obligation pour le bĂ©nĂ©ficiaire de s’abstenir de toute activitĂ© non expressĂ©ment et prĂ©alablement autorisĂ©e.
En l’espĂšce, l’assurĂ© avait exercĂ© une activitĂ© professionnelle d’auto-entrepreneur sans y avoir Ă©tĂ© expressĂ©ment et prĂ©alablement autorisĂ© par le mĂ©decin prescripteur de l’arrĂȘt de travail litigieux.

